Redaction
22 sept. 2025
Parti avec plus d’une centaine de migrants à bord d’une embarcation de fortune, Mamadou Sao a traversé la Méditerranée dans des conditions dramatiques. Si certains sont arrivés aux îles Canaries, d’autres ont perdu la vie en mer. Aujourd’hui, il témoigne pour alerter sur la dure réalité de ces voyages périlleux.
Mamadou Sao n’oubliera jamais cette nuit de traversée en Méditerranée. Comme beaucoup de jeunes Africains, il a quitté son pays avec l’espoir d’un avenir meilleur en Europe. Avec plus d’une centaine de compagnons de route, il a embarqué sur une pirogue de fortune, direction les îles Canaries.
“Nous étions serrés les uns contre les autres. L’eau entrait dans la pirogue, et la peur ne nous quittait pas”, raconte Mamadou, encore marqué par le souvenir. Le voyage, censé durer quelques jours, s’est transformé en épreuve de survie. La fatigue, la faim et la soif ont rapidement affaibli les passagers.
Au fil des heures, certains ont perdu connaissance. D’autres n’ont pas résisté à la traversée. “Nous avons vu des frères mourir devant nous, sans pouvoir les sauver. C’était l’un des moments les plus difficiles de ma vie”, confie-t-il, la voix tremblante.
Malgré ces pertes, une partie du groupe, dont Mamadou, a finalement atteint les côtes espagnoles. Mais l’arrivée n’a pas effacé les blessures physiques et psychologiques. “Nous étions épuisés, certains malades, d’autres traumatisés. Ce voyage ne devrait jamais être une option pour les jeunes”, insiste-t-il.
Aujourd’hui, Mamadou Sao a choisi de témoigner, non pas pour susciter la peur, mais pour alerter et sensibiliser. À travers sa voix, il appelle les autorités, les communautés et les jeunes eux-mêmes à réfléchir à d’autres alternatives que la migration irrégulière, trop souvent synonyme de drame.
“Je veux que mon histoire serve d’exemple. Personne ne mérite de risquer sa vie ainsi. Nous avons besoin d’opportunités chez nous, pour que les jeunes n’aient plus à choisir entre mourir en mer ou rester sans avenir.”