L’Espagne veut régulariser plus d’un million de migrants pour soutenir son économie et ses retraites
- Redaction

- 1 oct.
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Face au vieillissement de sa population et à une pénurie croissante de main-d’œuvre, Madrid mise sur une vaste politique de régularisation. Plus d’un million de migrants en situation irrégulière pourraient obtenir un statut légal d’ici 2027.
En Espagne, l’immigration est devenue un pilier du marché du travail et une réponse incontournable au défi démographique. Le gouvernement prévoit de régulariser plus d’un million de migrants au cours des trois prochaines années afin de soutenir la croissance économique et garantir l’équilibre du système de retraite.
Depuis mai 2025, une réforme permet la régularisation de 300 000 personnes par an, et un projet de loi, actuellement en débat au Parlement, envisage déjà d’accorder des papiers à 470 000 migrants arrivés avant fin décembre 2024.
Selon Claudia Finotelli, sociologue et professeure à l’Université Complutense de Madrid, « entre 2022 et 2024, 5,2 millions d’emplois ont été créés ; 75 % sont occupés par des personnes de double nationalité ou des étrangers ». Les migrants représentent aujourd’hui 13,5 % de la main-d’œuvre espagnole et près de 40 % des nouveaux emplois en 2024, principalement dans le bâtiment, l’agriculture et la santé.
Ce n’est pas la première fois que Madrid opte pour une telle stratégie. Le programme de régularisation de 2005 avait généré en moyenne 4 000 euros de cotisations sociales par migrant régularisé, et plus d’un million de personnes ont pu obtenir un statut légal depuis 2009 grâce à un dispositif individuel.
À l’échelle européenne, le modèle espagnol tranche avec une politique souvent axée sur les expulsions. Pourtant, d’autres pays comme le Portugal, l’Italie ou l’Allemagne ont également mis en place des mesures de régularisation. Un rapport de la Banque centrale européenne publié en mai 2025 rappelle que la moitié des nouveaux emplois créés en Europe ces dernières années proviennent de la contribution des migrants, alors que la population en âge de travailler recule d’un million de personnes par an.
Entre 2019 et 2023, les travailleurs étrangers ont occupé les deux tiers des nouveaux postes créés dans l’Union européenne. On estime que l’UE compte actuellement entre 2,6 et 3,2 millions de migrants en situation irrégulière.
Pour Madrid, la régularisation massive des migrants apparaît donc comme l’une des clés de la prospérité future, à un moment où les baby-boomers s’apprêtent à quitter massivement le marché du travail.












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